Le collège communal met fin à l’extinction partielle et temporaire de l’éclairage public.
Antérieurement prolongée pour une période d’un an, cette extinction était partielle et temporaire : elle était effective de minuit à 5h du matin et ne concernait pas l’intra ring, les voiries régionales, les entrées d’hôpitaux, de commissariats ainsi que certains quartiers plus animés de l’entité. Elle était de rigueur seulement les jours de semaine afin de préserver la convivialité dans les quartiers le week-end. La Ville était donc amenée à se prononcer sur la prolongation ou non de l’extinction de l’éclairage public sur les voiries communales.
La décision va donc être communiquée à Ores, l’intercommunale en charge de la mise en place.
Un marché de l’énergie stabilisé
A l’instar d’une série de communes, Charleroi avait pris cette mesure en novembre 2022, au plus fort de l’envol des prix de l’énergie. A l’époque, la mesure s’était imposée pour des raisons financières : le surcoût potentiel annuel pour la ville en matière de consommation énergétique était estimé à 3 millions euros rien que pour l’éclairage public. Diminuer la consommation d’électricité via une extinction partielle de l’éclairage public, inscrivait la Ville de Charleroi dans une dynamique de bonne gestion de ses consommations. Cette décision était couplée à d’autres mesures de réduction des consommations d’énergie par ailleurs (dans les bâtiments administratifs : extinction ciblée de l’éclairage, décalage et redémarrage du chauffage, éclairage, prévention, etc.) ajoutée à une politique très volontariste de rénovation énergétique de ses bâtiments.
Cependant, les marchés de l’énergie ont récemment retrouvé des niveaux plus stables et le prix de l’électricité a été divisé par 2,5 par rapport au moment où la mesure avait été prise. Le tarif moyen d’un kW/h estimé par CENEO pour la fourniture d’électricité (volet éclairage public) pour l’année 2024 est aujourd’hui de 0,19 euros contre 0,48 euros en décembre 2022, ce qui motive d’autant plus la décision du collège communal.
Pas de hausse significative de la criminalité
L’étude d’impact menée par la zone de Police de Charleroi, relative à la criminalité dans les quartiers concernés par la coupure de l’éclairage public entre minuit et 5 heures du matin n’indiquent pas d’évolution à la hausse sur la période concernée. Néanmoins un certain nombre de plaintes liées à un sentiment d’insécurité généré par la coupure de l’éclairage la nuit dans certains quartiers ont continué à être enregistrées et d’autres plaintes concernent des difficultés de mobilité piétonne rencontrées dans ces zones non éclairées.
D’autre part, des mesures de modulation plus fines de l’éclairage public apparaissent comme une alternative permettant des effets similaires sur les économies d’énergie tout en améliorant le sentiment de sécurité et la sécurisation des modes de déplacements actifs en fonction de la typologie des voiries et des quartiers.
Prochaines étapes
Dans ces conditions, le collège a donc décidé de demander à Ores le rétablissement de l’éclairage communal sur tout le territoire mais aussi de demander une accélération du remplacement des luminaires les plus énergivores ainsi qu’un inventaire, en concertation avec l’Administration, des luminaires dont l’utilité n’est pas avérée.
Il sera aussi demandé d’adapter l’intensité et les modalités de l’éclairage en fonction des rythmes de vie des quartiers et en fonction du niveau hiérarchique des voiries afin d’atteindre un objectif de réduction de consommation d’électricité de 25% à l’horizon 2030.
Il est également prévu une adaptation du marquage au sol et de la signalisation des voiries pour les rendre plus visibles de nuit, en particulier pour les modes actifs de déplacements. Enfin, l’administration devra assurer une veille du prix de l’électricité et informer le collège en cas de hausse importante des prix.